Interview avec Stéphane Atlas : " Marrakech c'est la ville lumière de l'Orient "

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Figure incontournable au Maroc mais surtout à Marrakech, Stéphane Atlas connait la ville ocre sur le bout des doigts. Réputée pour l’organisation d’événements d’exception et de séjours incroyables pour les célébrités, notamment via son agence de conciergerie de luxe Fair Conciergerie Marrakech – dans laquelle elle s’est récemment associée avec son ami de longue date le businessman David Gharbi – elle dispose d’un carnet d’adresse tout simplement hallucinant. Mais avant ça, son parcours hors norme lui a permis de côtoyer les plus grands de ce monde : D’abord journaliste, elle a par la suite intégré Sciences Po Paris, avant de devenir chargée de communication de plusieurs ministres et hommes politiques français.

Elle débarque au Maroc au milieu des années 90, son professionnalisme et sa joie de vivre en ont vite fait une véritable coqueluche pour tous les gens qui l’ont fréquentée. 

Avec plus de 25 ans d’expérience dans les relations publiques, l’événementiel et la communication, il était de notre devoir de vous faire découvrir une femme hors du commun, à la vie bien remplie et au cœur énorme.
 
De Miami à Marrakech, en passant par Londres, Paris, New York ou encore St Tropez, découvrez l’interview exclusive de celle que l’on surnomme Tati champagne ou encore la Régente de Marrakech, la solaire Stéphane Atlas.
 
Interview avec Stéphane Atlas :
 

Bonjour Stéphane, très heureux d’être avec vous. Vous avez un nom pour le moins original !
 
Je m’appelle Stéphane Atlas, nom prédestiné puisque je vis à Marrakech en face de la chaine des montagnes de l’Atlas, qui est magnifique, surtout en hiver quand elle est enneigée. J’ai un prénom de garçon, ce qui a beaucoup amusé les gens lorsque j’étais jeune. Mes parents m’ont donné un nom de garçon comme Stéphane Audran, actrice et égérie de Claude Chabrole, qui n’est plus parmi nous.
 
Où êtes vous née ?
 
Je suis née à Versailles, pas au château mais en face. Mais j’aurai pu… (rires) J’étais à l’école chez les bonnes sœurs. J’ai une maman qui est moitié algérienne kabyle – moitié corse, et un papa moitié italien, moitié juif roumain. Je suis donc arabe, juive et chrétienne par mon éducation et mes différentes cultures. Tout le monde m’aime ou tout le monde me rejette mais en général tout le monde m’aime ! (Et on confirme)
 
« Je faisais la fête avec des stars dès l’âge de 7 ans, c’était fou »
 
Que faisaient vos parents quand vous étiez enfant ?
 
Mon père est antiquaire et ma mère avait des restaurants à St Tropez, très connus, très à la mode dans les années 70, avec des célébrités qui venaient régulièrement comme Brigite Bardot, Alain Delon…. Je faisais la fête avec des stars dès l’âge de 7ans, c’était fou… Mais je ne voulais pas faire la même chose que mes parents, je ne voulais pas avoir de restaurants et être dans le monde de la fête, ni dans le monde de la nuit, eux ils y ont été, longtemps. C’est pour ça que j’ai fait complètement autre chose, avec un parcours un peu plus rigide et sérieux entre guillemets, j’avais moins les dents qui rayaient le parquet, j’avais plus envie d’une qualité de vie et j’avais envie de m’amuser.
 
« J’ai travaillé pour beaucoup de gens dont pas mal d’éminents ministres français »
 
Vous avez été chez les bonnes sœurs, quel a été votre parcours par la suite ?
 
J’ai donc été élevée chez les bonnes sœurs, j’ai passé mon bac chez les bonnes sœurs. Par la suite, j’ai fait l’institut français de presse et donc l’école de journalisme qui est Assas. J’ai ensuite fait Sciences Po, je voulais faire de la politique. J’ai ensuite commencé ma carrière comme assistante parlementaire à l’assemblée nationale à Paris. Pour mon premier job, j’étais l’assistante d’un monsieur qui s’appelle Léonce Deprez qui est décédé il y a quelques années. Il était député au Nord-Pas-De-Calais en France, il m’a appris beaucoup de choses. 
 
Ensuite je suis passée dans un cabinet de relations presse et de relations publiques. À la base, je voulais être journaliste politique en France, mais je ne l’ai jamais été. Par contre, j’ai fait beaucoup de communication politique, j’ai travaillé pour beaucoup de gens dont pas mal d’éminents ministres français. J’étais l’attachée de presse de Bernard Pons, qui était ministre de l’équipement et ministre des Dom-Tom, j’étais l’attachée de presse de Jean Pierre Raffarin, ministre de l’agriculture, Anne Marie Idrac qui était secrétaire d’état au transport et j’ai aussi été l’attachée de presse de Pierre André Périssol qui était ministre délégué au logement.
 
Et en fait, pendant tout ce temps, j’ai travaillé avec une dame qui s’appelle Claire Minipelle, qui est une grande dame et qui était la patronne de la maison de la radio en France qui est Radio France. Elle a été la première attachée de presse du Baron Empain, un éminent personnage français. Elle a été aussi directrice de com de Kenzo. Elle a un parcours très éclaté, très différent et elle m’a appris ce métier de relations presse et de relations publiques avec beaucoup de techniques, beaucoup de moyens et de résultats car c’est un vrai métier les relations publiques. On a toujours tendance à un peu galvauder ce mot, j’aime pas ce mot PR ou RP mais derrière le RP, les relations publiques, c’est le travail d’une vie, c’est le réseau qu’on se fait sur toute une carrière. 
 
Il faut avoir quand même plus qu’un vernis culturel, il faut être plutôt cultivé, pouvoir être capable de tenir une conversation avec des gens extrêmement différents et variés, que ce soit dans la finance, dans la culture, dans l’industrie. Et pour ça, il faut avoir un peu bourlingué, avoir vécu des choses, avoir travaillé dans les entreprises… Des choses qu’ignorent beaucoup de gens aujourd’hui, et ils se lancent dans les relations publiques mais ce sont de vrais métiers avec des vrais outils de travail.
 
« Le ministre m’envoyait une voiture à 3h00 du matin »
 
Quand je travaillais avec les ministres, je m’occupais beaucoup de leurs discours, des relations presse, de leurs déplacements… Je prenais en charge toutes les conférences, toutes les campagnes politiques sur lesquelles on était très actifs. J’ai eu la chance de gérer à l’époque en France avec Bernard Pons, les premiers conflits des routiers. Là j’ai appris beaucoup. J’étais un peu une Mata Hari de l’espionnage, on m’a envoyée pour voir ce que les syndicats pensaient, ce genre de choses, j’étais une jeune attachée de presse… Le ministre m’envoyait une voiture à 3h du matin pour aller sur l’autoroute et raconter par la suite ce qui se passait, quels syndicats étaient impliqués ! On me posait des questions et je devais répondre et prendre parti, ce qui était très compliqué quand j’étais jeune. Je ne me suis pas planté pendant très longtemps, j’avais les bonnes réponses et c’était complètement au feeling parce que j’étais sur le terrain… et ça m’a valu des postes plus importants dans les cabinets ministériels.
 
« J’ai surtout beaucoup travaillé avec les gouvernements africains en off »
 
Après j’en ai eu marre, en fait j’étais dans le gouvernement de droite et quand la droite a sauté, j’ai sauté avec, un grand classique. Par la suite je suis rentré dans les cabinets de lobbying politique privé. J’ai bossé pour 2 cabinets assez connus : Tender Associate qui font que de la politique et j’ai travaillé pour Bernard Krief Consulting qui était le grand manitou du lobbying d’entreprise et politique. Et là j’ai fait beaucoup de communication de crise, notamment pour le porte-avions Charles de Gaulle pendant longtemps, j’ai aussi travaillé pour la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) j’ai aussi bossé pour le PNUPE (Le Programme des Nations unies pour l’environnement) et pour le UNHCR (Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) basé à Genève… donc pas mal de missions comme ça. Mais j’ai surtout beaucoup travaillé avec les gouvernements africains en off, ils voulaient savoir ce que l’état Français et les dirigeants de partis politiques pensaient de certains pays africains notamment le Burundi et le Congo. Ça m’intéressait beaucoup. J’ai fait de la fusion acquisition bancaire toujours en communication de crise, j’ai bossé pour des groupes agro industriels comme Bongrain, j’ai bossé pour Coca Cola embouteillage, ils avaient de gros soucis dans leurs usines en France…
 
Ensuite, j’en eu ai ras le bol, mon compagnon m’a quitté parce que le travail me prenait énormément, je voulais un peu souffler. À l’époque, mon compagnon Nicolas était photographe… J’ai fait beaucoup de photos avec lui, il fait parti des meilleurs photographes mondiaux spécialisés dans l’architecture.
 
Qu’avez vous fait par la suite ?
 
Et après, en fait, je suis rentré chez Caviar Kaspia, Place de la Madeleine. À l’époque c’était la référence, endroit très branché, très chic, où tu manges du caviar et du saumon sauvage. J’organisais beaucoup d’événements, des déjeuners mondains, j’ai étoffé mon carnet d’adresse people avec tout le gotha du cinéma parisien notamment.
 
En parallèle, j’ai fait la réouverture du musée Jacquemart-André. Mon père est antiquaire donc j’ai une bonne culture dans l’art et l’histoire de l’art et j’adore ça. Et aussi La Villa Ephrussi de Rothschild, appelée aussi villa Île-de-France, qui est un magnifique palais sur la Côte d’Azur, de style Renaissance . Et donc la j’ai commencé a rentrer un peu dans l’évènementiel, mais dans un cocon culturel qui est quand même très haut de gamme, donc je m’amusais beaucoup.
 
« J’ai pris toutes mes affaires, j’ai tout mis dans un camion et j’ai tracé au Maroc »
 
Comment êtes-vous arrivée au Maroc ?
 
Ce qui m’amène donc à mon expérience marocaine. Je suis arrivé à Casablanca en 1996, je ne connaissais quasiment personne mais ma tante avait épousé un marocain des années auparavant, elle nous a quitté il y a 7 ans, c’était comme ma maman. Je faisais donc beaucoup d’aller retour Casa/Paris, je faisais beaucoup de conseil en entreprise, j’avais la chance d’avoir une partie de ma famille marocaine par alliance, qui était députée à la chambre des représentants à Rabat. Je profitais un peu de mes relations pour signer des contrats, faciliter l’implantation des sociétés françaises sur le territoire marocain. J’ai fait ça pendant près de 2 ans et je disais à ma tante : khalti, khalti, je ne veux pas rentrer en France… et Farida me disait : bah rentre pas, reste ici.
 
Un jour j’ai eu un déclic, je suis rentré a paris, j’ai vu mon père, je lui ai donné les clés de l’appartement, j’ai pris toutes mes affaires, j’ai tout mis dans un camion et j’ai tracé au Maroc pour m’installer à Casablanca.
 
Au début je faisais beaucoup la fiesta, j’ai fait l’ouverture de la Bodéga, j’ai été la première attachée de presse et RP de la Bodéga avec Eric Arnaud… je m’occupais aussi de la Bavaroise et du Restaurant du port et à l’époque, au Maroc, ça n’existait pas encore les métiers de RP. Et c’est comme ça que je suis devenue un peu la coqueluche de la nuit de Casablanca, avec cette image de fêtarde.
 
On m’appelle Tati champagne parce que j’adore le champagne, on me surnomme aussi la Régente de Marrakech ou la copine de Olivia Valère…
 
« Et comme j’étais française et issue des cabinets ministériels en France, beaucoup de gens haut placés m’ont ouvert leurs portes »
 
En m’installent au Maroc, je me suis dis que l’idéal est de savoir qui fait quoi ici, qui tirent les ficelles en politique, dans l’industrie – et j’ai eu la chance de rentrer chez Femme du Maroc. J’étais secrétaire de rédaction et journaliste chez Femme du Maroc, j’ai appris plein de choses. J’ai fait beaucoup d’articles sur différents domaines et comme je connaissais bien le monde de l’architecture, j’ai proposé à Naima Bougrine, qui est la rédac chef, de faire une rubrique architecture dans Maison du Maroc. J’ai commencé à faire la rubrique archi, puis déco, puis ouverture d’hôtel, ouverture de restaurants, puis toutes les villas privées à travers le Maroc en terme de déco, et c’est là où j’ai connu un peu, pas mal de gens puissants au Maroc, qui m’ont ouvert leurs portes.
 
Et comme j’étais française et issue des cabinets ministériels en France, beaucoup de gens haut placés m’ont ouvert leurs portes. Et c’est vrai que ça m’a permis d’avoir un beau réseau et puis je faisais les deux tiers du magazine pendant des années et ça me plaisait beaucoup, je m’amusais beaucoup, je rencontrais des gens, je voyais de belles choses, c’est exactement ce que je voulais faire et en même temps, ça m’a permis de découvrir le Maroc différemment.
 
« Un jour, je suis parti voir le maire et je lui ai dit que je préférais rentrer au Maroc et avoir une qualité de vie que je ne peux pas avoir ici »
 
Ensuite, je suis reparti à Paris pour un poste de directeur de cabinet en politique à la mairie de Bussy-Saint-Georges. Je suis resté 3 ou 4 mois, j’étais très bien payé, avec pas mal d’avantages mais ça ne me plaisait pas. Un jour, je suis parti voir le maire et je lui ai dit que je préférais rentrer au Maroc et avoir une qualité de vie que je ne peux pas avoir ici.
 
Juste après, j’ai rencontré à Paris un ex-client qui s’appelle Marcel Chiche, proprio du Comptoir Darna. J’ai été l’attachée de presse de Marcel pendant 17 ans, avant même qu’il ne vienne au Maroc. Je savais qu’il voulait ouvrir un restaurant à Marrakech, mais il ne connaissait personne au Maroc, moi si. Je l’ai donc conseillé et accompagné, on a cherché un local ensemble, on a construit le Comptoir ensemble, on a tout fait ensemble et je me suis occupée du comptoir pendant 14 ans. Je m’occupais de la com, RP, spectacles, la direction artistique… et au début, c’était pas facile mais grâce à mon réseau casablancais, car j’avais fait beaucoup de voyages de presse avec les stars, ça a bien fonctionné.
 
« C’est toute l’inteligencia chic des bourgeoises casablancaises de l’époque qui venait faire la fête tous les weekends au Comptoir »
 
J’avais aussi monté à Casa une boite d’évènementiel qui s’appelait Stéphane Atlas Communication. Je faisais tout ce qui est relations presse et relations publiques pour des entreprises, tout en continuant chez Maison du Maroc et au Comptoir. Et comme je disais, c’est surtout mes copines fêtardes de casa, en fait c’est toute l’inteligencia chic des bourgeoises casablancaises de l’époque qui venait faire la fête tous les weekends au Comptoir. C’était une époque magnifique, les gens étaient super bien sapés, les femmes étaient très belles, les homme étaient très beaux, les sorties c’était de vraies sorties, les gens faisaient la fête pour faire la fête… On avait ouvert le 11 avril 2000.
 
Donc c’est à ce moment là que vous vous êtes installée à Marrakech ?
 
Je suis venu à Marrakech grâce au Comptoir, pour le Comptoir, pour Marcel. J’étais très proche de Marcel pendant des années, et c’est là où je suis devenue entre guillemets un peu la grande star de Marrakech pendant près de 15 ans, donc au final, j’ai un gros carnet d’adresse au Maroc mais aussi à Londres, New York, Paris… J’ai organisé plusieurs fois l’anniversaire du fils d’un ancien président, deux fois l’anniversaire de Puff Daddy, je me suis occupée de beaucoup d’acteurs américains comme Robert Pattinson, j’ai un bon réseau dans le cinéma et j’étais devenu une sorte de personnage public et du coup, les gens me disaient :  » Stéph, j’ai fait Envoyé Spécial, j’ai fait Zone Interdite, Enquête Exclusive, j’ai fait toutes les émissions, c’est incroyable… »
 
Et par la suite, j’ai ouvert mon resto qui s’appelait le Djellabar, j’avais envie de faire les choses un peu pour moi. Je me suis associé avec ma mère et mon père, puis j’ai fait visiter les lieux à mon ami Claude Challe, qui est tout de suite tombé amoureux de l’endroit. Claude est l’un des fondateurs des Buddha Bar et qui a fait tous les albums de musique du Buddha Bar. Il a été l’un des premiers grands djs de la planète, c’est lui qui a créé les bacs de musique lounge à la FNAC, et je me suis associée avec Claude. Après cinq années incroyables, on a voulu faire autre chose et se consacrer à d’autres projets.
 
Comme j’avais un gros carnet d’adresse et que beaucoup de personnalités me demandaient conseil avant de venir à Marrakech, mes amis m’ont poussé à ouvrir une agence de conciergerie de luxe, et comme j’étais dedans je me suis dit pourquoi pas. Donc l’agence Fair Conciergerie Marrakech s’occupe d’organiser des événements privés et de planifier des séjours de A à Z : location de villa de luxe, chauffeur privé, chef cuisinier, butler, jardinier… Au début, les gens ne comprenaient pas trop comment on pouvait passer de Stéphane Atlas, la reine de la nuit à Stéphane Conciergerie de luxe… et j’y ai pris goût. Ça a bien fonctionné jusqu’à la pandémie, après ça a été l’arrêt pour tout le monde.
 
 
Pourquoi Marrakech ?
 
Marrakech c’est la ville lumière de l’orient.
 
« Marrakech c’est comme un tableau, c’est un tableau de grand peintre en fait, et tu passes d’un univers à l’autre et tu te promènes dans ce tableau tout le temps »
 
Qu’est ce que vous trouvez à Marrakech que vous ne trouvez pas ailleurs ?
 
Plein de choses. D’abord une qualité de vie exceptionnelle, due à son rythme, au rythme du quotidien, due à ses couleurs, due à ses odeurs. Marrakech c’est comme un tableau, c’est un tableau de grand peintre en fait, et tu passes d’un univers à l’autre et tu te promènes dans ce tableau tout le temps, au rythme aussi d’une exposition quand tu t’arrêtes devant un grand tableau de maître et que tu regardes. Bah Marrakech on vit comme ça, on est toujours devant un tableau de maître, on est entre parenthèse, et c’est cette temporalité qui fait que je ne vivrai nulle par ailleurs.
 
Quel est votre meilleur souvenir à Marrakech ?

Mon meilleur souvenir à Marrakech, j’en ai 10 milliards, mais je dirai les soirées auxquelles j’ai assisté il y a 25 ans. Les soirées qui m’ont marqué c’était avec Yves Saint Laurent, Bill Willis et Adolfo de Velasco. Voila les 3 grandes figures.

« Voir les autres heureux me rend heureuse »

Vous êtes réputée pour l’organisation d’événements privés d’exception, est ce que ça a toujours été une vocation ou est ce un pur hasard ?
 
Pour répondre de manière très honnête, c’est un hasard qui a été facilité au cours de ma vie par la grande empathie et bonheur que j’ai à faire rencontrer les gens, et à faire s’amuser les gens. Voir les autres heureux me rend heureuse et ça c’est ma nature, c’est une nature profonde, c’est pour ça que j’ai quitté le monde de la politique et c’est pour ça que je suis venu surement… On dit toujours qu’il n’y a pas de hasard, c’est un hasard mais peut être qu’il n’y en a pas.
 
Quels sont vos endroits préférés pour sortir à Marrakech ?
 
Pour le travail, mes déjeuners ou diners de travail, et d’agrément aussi, je fréquente régulièrement La Mamounia, le Royal Mansour et le Mandarin Oriental. Je passe ma vie la bas. (rires)
 
Et pour l’amusement, en ce moment en tout cas, c’est beaucoup le Kabana, ce sont de très bons amis. J’aime beaucoup aussi le Dameh, je vais souvent manger au Dameh, chez David, j’aime beaucoup la bouffe.
 
En pour du shopping ?
 
En fait il se trouve que dans le cadre de ma conciergerie, je fais beaucoup de personal shopper et j’ai la chance de connaitre tous les stylistes marocains ou étrangers, installés au Maroc que ce soit à Casa ou Marrakech, qui ont pignon sur rue ou pas. Donc j’organise beaucoup de personal shopper, je demande aux gens s’ils veulent aller faire du shopping pour les vêtements, déco… En styliste par exemple moi j’adore Artsy, il a été l’adjoint de la styliste anglaise Vivienne Westwood, il fait des trucs de dingue, il a défilé pour les plus grands dans le monde. Il y a aussi Karim Tassi mais ça c’est la famille. Tu as Nordine Amir, tu as Zineb Joundi qui est dans tout ce qui est traditionnel, qui est aussi une amie, tu as Kenza Melihi. T’as aussi maintenant tout plein de jeunes créateurs ou moins jeunes qui font du prêt à porter, des djellabas qui sont dans l’air du temps, qui font des choses sympas et ça marche très bien, ce ne sont pas nécessairement des stylistes, mais des créateurs donc je passe d’une boutique à l’autre.
 
Et je fais aussi des rencontres, beaucoup de rencontres culturelles dans le cadre de la conciergerie. J’ai beaucoup d’amis artistes, Mourabitine, Binebine, la famille Alaoui et pas mal de photographes aussi avec qui je travaille. J’organise des visites, des déjeuners avec eux dans leurs ateliers, dans leurs maisons, en privé je fais beaucoup ce genre de choses. Là c’est vraiment de la conciergerie sur mesure, je les emmènes au Jardin Rouge et ça leur permet d’avoir une vision culturelle de ce qu’on trouve au Maroc. La mode c’est aussi la culture et ça me plait à travers la conciergerie, de faire rayonner aussi l’art de la ville, l’art du Maroc à travers ses différents métiers.
 
« Il y a aussi l’apport de beaucoup de marocains qui ont fait leurs études aux Etats-Unis par exemple et qui reviennent ici pour faire de belles choses »
 
Il y a aussi l’apport de beaucoup de marocains qui ont fait leurs études aux Etats-Unis par exemple et qui reviennent ici pour faire de belles choses. Je pense par exemple à Hassan Hajjaj qui est un très bon copain et qui a beaucoup de talent. Depuis la couverture de Billie Eilish pour Vogue ça a explosé, il a fait Madonna ça a explosé, Will Smith… Tu as aussi Youssef Lahlou, c’est un copain qui fait des chapeaux, du cinéma un peu, qui vit a New York, il est casablancais. Youssef il a fait les chapeaux pour Madonna et personne ne le sait.
 
Est ce que vous avez un moment préféré dans la journée ?
 
Tous les moments sont magnifiques, je suis pas très matinale mais j’aime bien le matin. Je trouve toutes les heures belles, d’abord parce que je suis très sensible à l’esthétique, à la beauté en général et quand je suis à Marrakech, je trouve que la lumière est belle tout le temps, du matin au soir, du lever du soleil au coucher du soleil, et j’aime la nuit aussi, mais je trouve que toutes les heurs sont belles, toutes les heures tu as quelque chose de nouveau, à chaque fois c’est un nouveau tableau, je reviens toujours à l’histoire du tableau.
 
De nouveaux projets pour l’avenir ?
 
J’ai quelques idées en tête, c’est en pleine réflexion… 
 
Un dernier mot ?
 
Ce que je pourrais vous dire qui me corresponde vraiment et qui est vraiment moi… : Je me réveille tous les matins et je me dis que la vie est vraiment très belle. Vraiment. Je le vibre, je le pense mais je le vibre, physiquement, en terme d’énergie. Ça, c’est vraiment moi.
 
Merci Stéphane pour cette incroyable interview et à très bientôt._