Achoura, c’est la fête préférée des enfants au Maroc. Comme à Noêl, c’est à cette période de l’année que la vente des jouets explose. Le lendemain, les enfants éclaboussent d’eau les passants et à la nuit tombée, vient le tour de Che3ala : un immense feu de joie (pas trop grand quand même) qui s’embrase en plein milieu du quartier. À cette occasion, La Fondation Dar Bellarj lance les festivités de Achoura : un événement qui met en avant l’une des sept places publiques de la médina, mobilise des artistes nationaux et internationaux pour célébrer les personnages emblématiques de la fête et raviver leurs rituels et leurs jeux ancestraux.
Origines de Achoura : Initialement fête juive, Achoura correspond au 10ème jour de Muharram, premier mois du calendrier musulman. Le prophète Mohammed (sws) en 622, voyait les juifs observer un jour de jeûne à l’occasion de Yom Kippour. Lorsqu’il leur demanda la raison de ce jeûne, ils répondirent que c’était en souvenir du jour où le peuple d’Israël, conduit par Moïse, est sorti de l’Egypte de Pharaon. Le prophète Mohammed (sws) recommanda ensuite aux musulmans de jeûner pendant deux jours en hommage à Moîse. Achoura est aussi synonyme de « zakat ». De nombreux musulmans profitent de l’occasion pour s’acquitter de l’aumône et aider les plus démunis.
Un programme culturel et un « devoir de mémoire » pour la sauvegarde et à la préservation de Achoura à Marrakech et de la Daqqa Marrakchia.
Au programme, des expositions, parades, soirées artistiques et rencontres. Le mercredi 19 septembre, le public a rendez-vous avec une soirée Daqqa « feux de joie » animée par les maâlems du quartier L’kssour. Le 22 septembre, l’évènement se clôturera par la soirée « Achoura dans la mémoire des grands ». Il s’agit d’un voyage à travers les souvenirs d’enfance des historiens, artistes, chercheurs et réalisateurs. L’artiste Mohamed Mourabiti, l’historien Hamid Triki, maâlem Boujamâa Hadioui, Izza Genini, l’auteur de nombreux articles et des textes sur la culture marocaine et bien d’autres partageront leurs témoignages. La soirée connaîtra aussi la projection du documentaire « Rythmes de Marrakech » de Izza Genini. Un ait collectif sera chanté par les maâlems des sept zaouias de Marrakech. Diverses expositions artistiques émaillent le programme de cette année, notamment une exposition du photographe Nour Eddine Tilsaghani «Achoura feu de joie ».
La Fondation s’appuie sur un comité scientifique et artistique pour accompagner le développement de ce projet qui consiste à un travail de collecte, d’archivage, de transmission et de valorisation des différents éléments et parties prenantes de la fête. Il invite ensuite l’ensemble de ses publics (habitants, artistes, universitaires et intellectuels, artisans, maâlems, jeunes, etc.) à se rassembler chaque année lors de fête de Achoura. Un événement qui contribue à renforcer les potentialités artistiques, culturelles et touristiques de la ville à travers la valorisation de son patrimoine immatériel » souligne Maha El Mahdi, directrice de la Fondation Dar Bellarj.